Attentats du 22 mars: un kamikaze repéré quelques jours avant par des militaires de Vigilant Guardian

Un militaire sécurise les abords de l’aéroport de Zaventem pendant l’intervention des secours (photo BE Défense)

Un des kamikazes des attentats du 22 mars avait été repéré quelques jours avant par une patrouille de militaires de l’opération Vigilant Guardian.

Le 5 mars 2016, un soldat en patrouille à l’aéroport de Bruxelles  avait reconnu dans la foule Khalid El Bakraoui, futur kamikaze du métro Maelbeek le 22 mars, sur la base d’une liste de noms et de photos de personnes suspectées d’être impliquées dans ces attaques de novembre 2015. La police avait été avertie mais n’avait pas pu retrouver l’individu, selon une réponse fournie par le ministre de la Défense à une question écrite du sénateur Lionel Bajart (Open Vld) dont s’est fait largement fait l’écho la presse hier.

La faute à quoi ? Les règles d’engagement spécifiques et très strictes de l’opération Vigilant Guardian. Durant les premiers jours de l’opération, elles avaient fait débat et le ministre de l’époque Steven Vandeput n’avaient pas souhaité communiquer dessus. Les militaires n’ont pas de mandat sur le territoire national à part en cas d’attentats flagrants et de légitime défense. Ils doivent attendre la police pour intervenir. « Dès le début de l’opération, nous nous étions plaints que nos règles d’engagement étaient insuffisantes pour faire notre travail (…) Juste scandaleux !!! Plusieurs soldats, qui ont signalé des individus suspects, se sont vus dire qu’ils étaient trop paranoïa, etc. (…) Nous pouvons citer des dizaines d’exemples qui montrent clairement que la police doit apprendre de la Défense. Trois ans plus tard, aucune mesure n’a encore été prise à ce jour. Vive le statu quo politique ! », s’insurgent les administrateurs de la page Facebook Belgian Military Interests, qui sont des militaires. Un officier belge nous avait confié officieusement que des institutions préféraient le « kaki » au « bleu » pour être protégés.

Le soldat Nathan rencontre Walter Benjamin (capture d’écran RTL-TVI)

Walter Benjamin, un des blessés des attentats du 22 mars, a également réagi à cette nouvelle sur son compte Facebook. « C’est jamais ma faute c’est la faute de l’autre! Merci pour les morts et vies détruites à jamais. Les seuls à qui je déclare mon salut ce sont nos militaires qui ont été remarquables eux seuls! » A l’époque, il avait rendu un témoignage poignant pour remercier les militaires qui lui avaient sauvé la vie. « Ma vie, je la dois à un militaire de l’armée belge que je voudrais remercier. Il est venu vers moi, m’a pris dans ses bras et m’a serré très fort. Il m’a dit « parle-moi, reste avec moi, regarde-moi dans les yeux, ne t’endors pas » », avait-il raconté. Trois semaines plus tard, il rencontrait son sauveur à l’hôpital devant les caméras de RTL-TVI.

Cette nouvelle information ne peut que continuer à alimenter le débat sur la réelle utilité de l’opération Vigilant Guardian pour lutter contre le terrorisme.

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